Ap 9 : “un papillon pris au piège”
Ap 9 : “un papillon pris au piège”

Ap 9 : “un papillon pris au piège”

La cage remonta lentement. Dès que les premiers rayons de soleil percèrent les ténèbres du tunnel, je pris la pose et penchai la tête comme si j’avais été blasée par ce petit tour anodin au jardin des oubliés.

Les mains dans les poches, Belzebuth sifflotait. Son air guilleret s’évapora en me découvrant les bras croisés, un sourcil levé et une attitude de défi soigneusement étudiée sur le visage, ainsi que des vêtements flambants neufs tout droit sortis de la boutique de Vassago.

D’un mouvement de tête, il ordonna à Quatre d’ouvrir la cage. Belzebuth tira sur les pans de sa veste, fit craquer sa nuque, et entra. Je restai stoïque, mais ne pus me retenir plus longtemps de sourire. Sa paupière tressauta, et sans que j’eusse le temps de m’y préparer, il me gifla. Ma tête fit un quart de tour express.

Il pivota vers Quatre en agitant les mains tel un chef d’orchestre italien.

« Il va falloir qu’on m’explique. C’est quoi ce bordel ? Parce que moi, j’avais prévu qu’elle soit au fond du gouffre. Autant physiquement que moralement. Elle était censée être recroquevillée, en boule, à sangloter entre deux ravalements de morve « oh, je t’en prie s’il te plaît Belzebuth, par pitié, je ferais tout ce que tu voudras », me singea-t-il de façon abjecte. Et, indubitablement, ce n’est pas le cas. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Quatre ne répondit pas. Il resta aussi muet et impassible qu’à son habitude. J’essuyai le sang qui gouttait de ma lèvre égratignée. Belzebuth soupira en se pinçant l’arête du nez, puis se mit à faire des allers-retours dans ma cage en marmonnant à voix basse.

Les yeux de Quatre le suivirent, puis accrochèrent les miens qui le fixaient.

Je ne comprenais pas pourquoi il n’avait rien dit, alors que c’était lui qui m’avait portée, recroquevillée et apeurée, jusqu’à la grotte de Lucifer. Dans l’état exact où Belzebuth avait espéré me trouver. Comment Quatre avait-il pu cacher ça à son maître ? À la demande d’Astaroth ? Peut-être. Il l’avait aussi appelé « maître ».

« Non, mais d’accord, c’est moi : je t’ai mal jugé, fillette », dit Belzebuth en se rapprochant au point où je sentis son haleine de cigarette froide.

Je redressai la tête, serrai les dents et respirai lentement par le nez. Je me concentrai pour ne pas reculer devant lui, pour ne pas me laisser diriger par ma peur. En détournant le regard de ses immondes billes jaunes, je vis que Quatre, lui, s’était avancé de quelques pas.

« J’avais pensé qu’un séjour parmi ces chères âmes en perdition au fin fond de ce marais puant suffirait à te rendre coopérative. Mais au lieu de ça, je vois que tu as fait copain-copine avec cette peste de Paimon et toute sa clique de dégénérés. Jolies, les fringues, au fait, grinça-t-il. Bon ! Je suppose que tu refuses toujours de prendre ta place auprès de la porte ? »

Je dépliai mon majeur fraîchement manucuré de noir devant sa face.

« Très bien ! s’écria-t-il en écartant brusquement les bras. Tu me forces à être inventif. Non que ça me gêne, au contraire. Il y a bien longtemps que je n’avais eu l’occasion de déployer tout mon talent en la matière. »

Il s’apprêta à sortir de la cage, puis se retourna et, comme s’il avait oublié de dire un truc important, ouvrit la bouche. Cependant il se ravisa, et préféra m’asséner une autre gifle qui m’envoya valser. Ma tête rebondit sur le sol métallique.

Je tentai de me relever, mais il abattit sa main sur mon crâne pour me maintenir à terre. Accroupi au-dessus de moi, il murmura avec colère au creux de mon oreille :

« Je te ferais plier, quitte à te découper en morceaux s’il le faut. Qui a besoin de ses jambes pour ouvrir une putain de porte ? … Oui, souffla-t-il avec un contentement terrible. Tu plieras, crois-moi. »

Il me relâcha et quitta la cage en claquant des talons. Je me redressai péniblement sur un bras. Je tremblais contre mon grès. La haine que j’éprouvais pour lui n’avait en rien endigué la peur qu’il me provoquait.

La tête me tournait, et le goût du sang dans ma bouche me donnait la nausée.

Dès que Belzebuth fut parti, Quatre entra à son tour dans ma cage. Il s’accroupit et releva mon menton pour inspecter mon visage. 

« Je n’ai rien », le repoussai-je froidement en dégageant sa main.

Je regrettai immédiatement mon geste. Il sortit sans se retourner, et la porte se referma dans un claquement lugubre.

Petite ingrate.

Quatre m’avait évitée la mort à de nombreuses reprises. Et là, pour la première fois, il venait de faire preuve de sollicitude.

Je m’assis en tailleur, et essuyai à nouveau le sang de ma lèvre. Mon ego blessé par cette gifle avait parlé à ma place et je l’avais rembarré avec une violence gratuite. D’un autre côté, comment aurais-je pu deviner qu’il n’allait pas me faire mal comme la dernière fois ?

Quatre n’était pas des plus agréables, mais qu’il s’en rende compte ou non, il faisait partie du cercle de mes alliés potentiels, au même titre que Stolas et Paimon, ou Asmodeus et Vassago. Je pouvais faire un effort et lui dire…

« Merci ! » criai-je avant qu’il ne s’éloigne de trop.

Il s’arrêta et tourna légèrement la tête. Sa pupille roula vers moi. Il me fixa un moment, puis reprit son chemin.

« Attends, insistai-je. Je… Désolé. Je vais bien, merci de t’en inquiéter. Et merci de m’avoir sorti de l’eau tout à l’heure, si tu n’avais pas été là… ça en aurait été fini de moi.

— C’en est déjà fini de toi, femme.

— Quoi ? soufflai-je.

— Tu ne fais que te débattre tel comme un papillon pris au piège d’une toile. C’est idiot. Pourquoi t’acharner de la sorte ? Ça dépasse ma compréhension. Tu serais mieux avisée d’abandonner tout espoir futile et d’accepter ta place sous les ordres de Maître Belzebuth.

— Alors là, même pas en rêve, répliquai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

— Ce que tu peux être obstinée.

— Tu n’as pas idée.

— Pourtant, tu plieras. Tu plieras tout comme je l’ai fait. Ce n’est qu’une question de temps. »

Il avait raison sur ce point : ce n’était qu’une question de temps.

Samaël avait donné trois jours à Belzebuth. Il ne lui en restait plus que deux pour me faire changer d’avis, peut-être moins. J’avais perdu la notion du temps, s’il y en avait une ici. Ce commandant de pacotille n’était pas près de gagner.

Il ne savait pas que j’étais proche de mon but. Il ne me restait plus qu’à mettre Baël de mon côté, et la décision du Conseil me revenait.

Soudain, quelque chose dans sa phrase me frappa enfin. Je repensai à ce qu’avait dit Asmodeus au sujet des menottes.

« Attends… Belzebuth t’a fait subir ça à toi aussi ? » demandai-je en montrant mes poignets entravés.

Ses épaules se contractèrent. J’avais touché juste. Il déploya ses ailes membraneuses et s’envola.

« Charmante conversation ! Merci ! » criai-je à sa silhouette qui n’était plus qu’un point noir dans le ciel.

Vraiment pas agréable.

Une brise souffla, poussant une vague de flocons à mes pieds. Un nuage passa. Sans soleil pour réfléchir sa lumière, la neige était grise. Je remontai mes genoux contre ma poitrine et les entourai de mes bras.

Entre les arbres, les bandes de brumes s’obscurcirent. La tour céleste disparaissait peu à peu. Je me retournai pour chercher celle d’où on m’avait sortie, la tour aux appartements luxueux, la tour de l’Hadès, mais ne l’aperçus pas. Elle avait déjà été engloutie par l’épais brouillard. 

Une branche émit un gémissement étouffé au loin. Je resserrai mes bras autour de mes jambes. Le silence commença à m’angoisser. Être seule, enfermée, sans savoir ce qui allait se passer ensuite ni quand, était pire que mon voyage au jardin des oubliés.

J’observai les menottes et l’entaille faite par Asmodeus. Elle était à peine visible.

Je tentai d’utiliser mes pouvoirs. Les visages torturés gravés sur les bracelets se mirent à se tordre, à crier de douleur, mais je continuai. Une faible lueur orangée rayonna sous le cuir. Je me concentrai, puisai dans mes forces, et la lueur s’étira sur ma peau, puis dépassa légèrement des menottes. Les hurlements se muèrent en sifflements sinistres. Les oreilles à l’agonie, j’arrêtai là l’exercice.

Une goutte de sueur coula sur ma tempe. J’expirai et repris mon souffle.

C’était un bon début.

Je m’allongeai en regardant les gigantesques épicéas. Leurs branches croulaient sous le poids de la neige. Je bâillai. Le portail d’or, devenu gris, était figé dans le givre et recouvert d’épines de glaces. La clairière ne ressemblait plus qu’à un cimetière d’arbres morts tapissés d’une épaisse couche de cendre blanche. La mort lui avait pris sa lumière.

Les souvenirs du temps de Sërb refirent surface dans une douce mélancolie. Je bâillai à nouveau, et me tournai sur le côté, la tête posée sur mon coude. Sërb avait passé quatre mille ans ici, enchaîné, à ouvrir et fermer ce portail. Comment avait-il fait pour ne pas devenir fou ? Mes paupières se firent de plus en plus lourdes.

Une brise glaciale souffla, me faisant frissonner. Je me recroquevillai en boule et glissai mes mains entre mes cuisses pour les réchauffer. Le tronc couché contre lequel il s’appuyait était enseveli sous la neige. Un autre bâillement me tira des larmes, et je me laissai aller au sommeil.

Lorsque j’ouvris les yeux, Quatre se tenait adossé aux barreaux. Il lisait un vieux livre à couverture de cuir. Je me redressai, intriguée. Il tourna une série de pages jusqu’à tomber sur un dessin. Mon dessin. Il lisait mon manuscrit.

« Comment tu as eu ça ? » m’écriai-je en me précipitant pour le lui reprendre. 

Il fit volte-face, referma le manuscrit d’un coup sec, et le leva dans les airs pour qu’il soit hors de ma portée.

« Qu’est-ce qu’un Batman ? »

Sa question me coupa dans mon élan. Je me figeai, le bras tendu. Il avait lu ce que j’avais écrit sur lui. Sans aller jusqu’à dire que cela n’avait plus d’importance, je n’avais toutefois jamais pensé devoir un jour expliquer ça. Et encore moins au principal concerné.

« Et un… Chibi ? », demanda-t-il en levant légèrement un sourcil.

Je me sentis rougir. J’avais oublié que j’avais reproduit une version mignonne de lui sur sa page. Avec des oreilles de lapin de surcroît. C’était une satire, un dessin humoristique pour ne plus avoir peur de lui à l’époque où il me terrifiait.

J’essayai à nouveau d’attraper mon manuscrit à travers les barreaux. Il le leva plus haut. Matt, mon grand frère d’adoption, m’avait entraînée à ce petit jeu idiot. Gamin. Je me hissai sur la pointe des pieds et étirai le bras pour l’atteindre. Je pouvais le toucher du bout du doigt. Encore un effort et…

Un souffle passa sur mon visage. Détournant les yeux du manuscrit, je me rendis compte que Quatre n’avait pas bougé. Ses prunelles vertes étincelantes étaient rivées aux miennes. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je reculai dans un sursaut. S’il n’y avait pas eu ces barreaux entre nous, nos visages se seraient touchés. Je déglutis en y pensant.

Quatre abaissa le bras et me tendit le carnet de cuir. J’hésitai.

« Ne laisse personne d’autre mettre la main dessus, dit-il quand je le pris enfin.

— … Merci. Heu… Pourquoi ? »

Son regard pointa le manuscrit. Je l’ouvris sans comprendre.

« L’as-tu lu ? me demanda-t-il.

— Pas entièrement. Certains passages sont écrits dans une langue que je ne connais pas », répondis-je en feuilletant les premières pages.

Quatre posa son immense main noire et pourvue de griffes sur une des pages. Elle l’engloba en entier. Je sursautai. Je ne m’étais pas rendue compte que je m’étais rapprochée ni qu’il avait le bras si long.

« Parce qu’il ne se lit pas avec les yeux. » 

Le texte s’éclaira et sa lumière fut aspirée par ses doigts. Sur son biceps atrophié, je vis un symbole briller en vert. C’était la première fois que j’en apercevais un sur lui.

Il retira sa main et attendit. Je pris une grande inspiration et imitai son geste. Seulement, rien ne se produisit. Je fermai les yeux, me concentrai, puis sentit sa main se poser sur la mienne. Les textes se révélèrent.

Je vis une femme brune à la peau mate, vêtue d’une toge rose, rugir en levant un glaive. J’ouvris les yeux. En haut de la page, son nom s’afficha en lettres intelligibles : Telesilla d’Argos — Combattant.

Je refermai les yeux, et replongeai dans ce rêve éveillé. Telesilla se tenait en haut d’une citadelle. Elle hurla des ordres à un groupe de femmes, puis se retourna. Argos, sa cité, faisait face à une invasion menée par le roi Cléomène de Sparte.

Puis Telesilla ferma les yeux, et un métier à tisser fait de fils rouges imaginaires se forma. Elle pinça l’un d’eux, vit que la victoire leur était acquise si elles s’élançaient toutes contre l’armée spartiate. D’un geste lent et empreint de solennité, elle enfila le casque de son défunt mari et ordonna l’assaut.

J’ouvris les yeux, le cœur battant, et tournai une série de pages au hasard. Je déposai ma main dessus, et attendis l’aide de Quatre. Si les menottes restreignaient mes pouvoirs, il pouvait me partager les siens.

Quand sa main s’appuya à nouveau sur la mienne, je fus projetée dans l’esprit d’un homme qui tapait du poing sur le bureau d’un officier militaire. Il ne cessait de hurler que des « Fallschirmjäger » allaient attaquer l’île. Mais personne ne lui prêtait attention. Personne à part un officier néo-zélandais qui fronçait les sourcils.

Puis l’image se brouilla. L’homme était attaché, et emmené de force dans un couloir d’hôpital. Je sentais les mains des infirmiers sur lui. Je les sentais serrer son bras, et leurs ongles se planter dans sa peau. L’homme se débattait en leur hurlant de surveiller le ciel.

L’un des infirmiers, à bout de patience, lui donna un coup de matraque dans le dos qui me propulsa contre les grilles de ma cage. Je me cognai le front. Je serrai les dents et replaçai ma main sur la page. J’avais mal, mais je voulais connaître la suite. Une main chaude se glissa entre mon crâne et les barreaux.

Ma respiration s’apaisa, et je repris la vision au moment où elle s’était arrêtée : en passant devant un miroir brisé, je reconnus le visage de mon arrière-grand-père. Le père de Roberta. Il avait vécu la guerre, et avait été lobotomisé dans un asile. Je relâchai brièvement la page. Les mots Hector Custodis – Sentinelle s’illuminèrent juste avant que je replonge dans son esprit torturé.

Hector se débattait, attaché sur une table d’opération. Sur le mur, un calendrier affichait la date du 20 mai 1941. Un homme en blouse blanche se pencha sur lui. Il tenait un long pic et un petit marteau en acier dans la main. Mon aïeul hurla, tandis que par la fenêtre, des parachutistes tombaient du ciel par milliers. Je vis le pic se rapprocher de mon œil. Terrifiée, j’attrapai la main de quatre. L’image se brouilla au même moment.

J’étais en sueur. Mon cœur battait à tout rompre. Roberta m’avait parlé de son père, mais ce qu’il avait vécu était horrible. Mes yeux se remplirent de larmes que je chassai du revers de la main.

Quatre tourna les feuillets jusqu’à celui de ma mère. Il chercha la dernière page et attendit, la main suspendue au-dessus.

« Ce souvenir-là », insista-t-il. 

Je pris une grande inspiration, et glissai ma main sous la sienne.

C’était la nuit. Il pleuvait à torrents. J’avais lu ce passage. Ma mère y racontait sa première rencontre avec mon père. Cependant, les images qui défilèrent n’avaient rien à voir avec ce qu’elle avait écrit.

Un éclair baigna la maison d’une lumière aveuglante. S’en suivit un effroyable coup de tonnerre. Il fut d’une violence telle qu’on aurait pu croire que Zeus et Thor se battaient en duel devant la porte d’entrée. La terre se mit à trembler. Les cadres tombèrent des murs, s’exposèrent au sol et répandirent des bouts de verre partout. Ma mère se recroquevilla sous une table en hurlant. Toute la maison fut secouée. Les tiroirs s’ouvrirent, la vaisselle s’écroula des placards, et un tintamarre assourdissant s’éleva.

Une fois l’orage passé, ma mère alla constater les dégâts dans la maison, puis sortit dans le jardin. Un arbre avait été foudroyé au bord de la haie. Il était noir et sec, comme s’il avait été touché par la Mort elle-même. À ses pieds était étendu un homme nu, aux longs cheveux blancs. Dès qu’elle l’aperçut, ma mère courut jusqu’à lui et s’agenouilla pour lui porter secours. Il redressa péniblement la tête. Il était d’une beauté à couper le souffle. Ses iris dorés, pâles et laiteux comme une pierre de citrine, changèrent pour prendre cette teinte noire que je lui connaissais. Il lui sourit avant de s’évanouir.

« Qu’est-ce que je suis censée comprendre ? demandai-je à Quatre qui venait de retirer sa main, brisant le lien avec les souvenirs de ma mère. Que mon père est… quoi, tombé du ciel ? Ou bien qu’il manipule les éclairs… sans être très doué ? »

Quatre ouvrit la bouche, prêt à me répondre, mais ses prunelles se mirent subitement à briller. Il se retourna en bombant le torse et, dans un murmure affreusement autoritaire, m’ordonna de cacher le manuscrit. Je le glissai sous ma redingote au moment où un nuage noir se modela dans l’air, à quelques pas de nous.

Tourbillonnant sur lui-même, il forma une colonne de fumée, puis deux yeux jaunes apparurent au sommet. Un fin trait blanc s’étira pour composer un sourire, puis s’ouvrit sur une rangée de fines dents pointues. Amon.

« Alors c’est ici que vous me la cachiez, commença-t-il d’une insupportable voix doucereuse. Belzebuth et toi n’êtes pas prêteurs. J’en serais presque vexé si j’en avais quelque chose à foutre. »