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Les auteurices sont-ils tout.e.s insomniaques? Possible.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une relation compliquée avec le sommeil. Pour être exacte, je suis insomniaque. Malheureusement, la fiction a bien trop résumé ce syndrome en « la personne qui ne dort jamais ». J’ai toujours en mémoire la réplique dans Taxi « on est sérieusement en train d’attendre qu’un insomniaque aille se coucher ? »

Qu’on soit clair. Être insomniaque, ça ne veut pas dire qu’on ne dort pas du tout.

Ça arrive oui, mais jamais plus de 3 nuits de suite. Quoi que, mon record a atteint 5 nuits d’affilé, j’étais en seconde ou première. 5 nuits, mais pas réellement.

Le cerveau ne peut pas supporter le manque de sommeil.

Passé un certain stade, il fait des micro-coupures de courant, comme pour sauvegarder le maximum d’énergie. En clair : on dort quelques minutes par ci par là, sans s’en rendre compte.

Le film Fight Club est le seul à bien avoir retranscrit cette sensation : pendant ces périodes de nuits blanches, on ne sait plus si on dort ou si on est réveillé, tout est flou, plus rien n’a d’importance, et on délire complet.

Dans ces cas assez rares, je ne cherche plus, je sors mon joker : le somnifère ! Il est vital qu’il demeure un joker pour rester efficace. Sans ce joker, je pense que je me serai tiré une balle depuis longtemps. Anyway.

D’habitude, quand je veux écrire un article, je fais quelques recherches au préalable sur le sujet, histoire d’être sûre de ne pas dire de la merde. Là, il est 3h du matin, j’en suis à ma troisième nuit de demi-cycle tardif, et si on compte que ça fait 21 ans maintenant que je suis insomniaque, je vais tenter ma chance en one-shot. Possible que je ne me relise même pas en plus.

Les cycles du sommeil de l’insomniaque

Il existe différents cycles, que je fais tenter de classer du plus acceptable à celui qui rendrait fou n’importe qui. Le plus chouette là-dedans, c’est que ça arrive aléatoirement, complètement au pif, pour une durée indéterminée, avant un changement de cycle. Parfois ça dure une semaine, parfois 6 mois. Impossible de prévoir.

Le cycle court

On dort 4 ou 5h et c’est fini. Correspond à un peu plus qu’un demi-cycle. Ça, c’est notre quota de sommeil quotidien.

Personnellement, j’ai la chance d’avoir des nuits « normales » de 6h en moyenne (yeah !) donc les cycles courts, ça ne me change pas énormément.  

Hypersomnie 

De 22h à 11h du matin, comme un ado. Et le réveil, il peut toujours sonner, ou l’immeuble brûler. On n’entend que dalle.

Le demi-cycle tardif

Pas de sommeil avant une heure avancée (3, 4, 5h du matin, au choix) et black-out jusqu’à la sonnerie du réveil. Typiquement, ce que je suis en train de faire là.

Le demi-cycle hâtif 

On s’endort comme un bébé vers 23h-minuit, et à une heure avancée (3, 4, 5h du matin, selon la chance) on se réveille, frais comme un charme. Prêt pour attaquer la journée.

Le black-out 

Tu te couches, tu te lèves, entre les deux tu ne sais pas ce qu’il s’est passé. Peut-être que tu as dormi, peut-être que tu es parti dans une folie meurtrière dans les bois parce qu’en fait tu es le Dr Jekyll et Mr Hyde de la psychopathie du sommeil, va savoir.

En tout cas, tu te lèves dans le même état qu’il y a 6h. Seule ta montre prouve que tu as dormi. Pas de sensation de tête dans le cul, pas de rêve qui reste en mémoire.

Le morcelé

Endormissement à 22h, réveil à minuit, retour du sommeil à 2h du matin, réveil à 4h. Quand le réveil sonne lundi matin, t’as l’impression d’être déjà jeudi.

Les nuits blanches totales 

C’est quand tu dors pas. Du tout. De toute la nuit. Le matin t’es crevée. Mais la nuit suivante, ça recommence. Et étrangement, le deuxième jour tu es (presque) en pleine forme. Deuxième nuit blanche à regarder le plafond, et le troisième jour, c’est parti!

Là, tu commences à faire des micro-sommeils. Comme expliqué en tête d’article, c’est ton cerveau qui sauve les meubles.

La troisième nuit, tu commences à t’occuper, à te dire « tant pis » et tu fais tout un tas de trucs, tu lis, tu écris, tu ranges tes placards, tu nettoies les joints de la salle de bain à la brosse à dent, etc.

Et le quatrième jour, c’est là que ça vrille. Ton cerveau est à bout. Tu fais de plus en plus de micro-sommeils, tu n’entends plus quand on te parle, il faut 10 minutes avant que le son parvienne à ton cerveau.

Tout est lent. Plus rien n’a de sens, tu es comme sous l’eau, … ou coincé dans un ascenseur sous LSD à bugger sur la musique. Tu deviens incohérent, tu délires. Typiquement Luna Lovegood c’est l’incarnation le quatrième jour.

C’est au quatrième jour que j’ai dis que le pain de mie était un matelas pour petit bonhomme, ou que les lettres bougent quand on lit et qu’il faut faire attention car un jour elles vont s’enfuir pour de bon.

La paralysie du sommeil 

Je ne l’ai expérimenté qu’une seule fois dans ma vie, et j’espère ne jamais avoir à le revivre. En gros, mais je vous invite à vous renseigner dessus, tu as l’impression que tu es réveillé, allongé dans ton lit, mais tu ne peux pas bouger. Tes paupières sont clauses, tu le sais, pourtant, tu as beau t’acharner, elles sont comme collées.

Puis soudain, tu entends un bruit. Il y a quelqu’un dans la chambre. Ses pas avancent vers toi. Tu le sens monter sur le lit. Là, tu paniques. Tu essaies de bouger, de hurler, mais rien ne se produit. C’est là que tu sens son poids sur toi.

En tant que femme, je me suis dit « je me suis faite droguée, je vais me faire violer ». Sauf que j’étais seule dans la maison. Totalement seule. J’ai senti une personne s’asseoir sur moi, attraper mes bras et serrer mes poignets.

Puis je me suis réveillée. Seule, dans mon lit.

Au début, soyons honnêtes, mes recherches Google ont tourné autour des fantômes, attaques de spectres et cas de possession. Puis l’algorithme a bien fait sa job et j’ai trouvé. Les témoignages sont tous absolument terrifiants.

Voilà, je vais terminer là ma visite du monde merveilleux des insomniaques.

La prochaine fois, je vous partagerai mes astuces pour s’endormir. J’en ai des tas. Des tonnes, même.

Elles ne marchent pas toutes, pas tout le temps, et je suis toujours à la recherche de nouveaux trucs en fonction du cycle infernal dans lequel je suis enfermée.

Bon. Et bien, bonne nuit ?