La narration : qui raconte et comment ?
La narration : qui raconte et comment ?

La narration : qui raconte et comment ?

Voilà bien un problème que je n’avais pas rencontré depuis que je me suis lancée, car il était évident que Le temps d’une bulle qui raconte la vie de Joan (vivre avec le deuil, avancer dans la peine, se laisser tenter par l’amour, recommencer à vivre, etc.) ne pouvait se faire qu’à travers ses yeux. Surtout que quand on est paumé dans sa vie, parler de soi est déjà compliqué, alors que quelqu’un d’autre tente de parler pour nous ne m’a même pas effleuré l’esprit.

Mais voilà que pour ma deuxième tentative d’écriture (Apocalypse tome 1 et tome 2), je me retrouve avec une héroïne (encore) mais aussi plusieurs autres personnages importants qui ont chacun un contexte et une histoire personnelle vaste. La famille, les amis, les Anges et les Démons, bref, comme dans la vraie vie (comment ça, « non » ?).

En tout cas.

Je rédige le synopsis, note quelques idées au fur et à mesure, je rallonge mon synopsis, trouve une bonne fin (yeah !), je m’attaque à définir 2-3 personnages, je commence à mettre en place la chronologie des évènements, et puis dans la foulée, hop, je teste mon idée en rédigeant une intro. Une intro qui est clairement l’indication de là où je veux mener mon histoire.

Oui. J’ai rédigé ça en premier, je sais, ça ne fait pas de sens. Mais passons.

Ma chronologie faite, je me dis que , à cet endroit-là, c’est le bon moment où commencer mon histoire. Je me lance dans l’écriture du chapitre 1, ça fonctionne, let’s go sur le chapitre 2 et je continue mon chapitrage, l’histoire bien en tête.

Et… caca.

Je me retrouve à vouloir raconter l’histoire de Perse, mais j’ai besoin de montrer l’histoire d’un autre personnage en plein milieu (sinon, on ne comprend rien, et je ne compte pas en faire une saga de 18 tomes). Alors LA grande question (pas 42) se pose : QUI est le narrateur ? Qui raconte l’histoire ? Ce n’est pas Perse, ce n’est pas Aza (vu qu’il n’est pas encore arrivé dans l’histoire), alors qui ?

< Recherche Google : type de narration >

Oh ce bordel.

Entre les cours de français niveau collège (en même temps, ça rafraîchit la mémoire), les devis ambulants de Masterclass d’écriture (bien que celle de Werber était bien sympa quand même), et les 200 articles de blogs en copier-coller (sérieux les gens, faites un effort) je me suis un peu perdue dans mes recherches.

Perdue au point où ma coloc m’a trouvé tel Gollum, accroupie devant nos bibliothèques à rechercher dans chaque livre que j’ai lu de quel type de narration il s’agissait (ma précieuse narration…). Et bah c’est pô si simple à déterminer.

Commençons par un (atroce et honteux) copier-coller (comme tous les autres connards de bloggers) d’un site de cours de français :

On distingue trois type de narrateurs :
– Le narrateur interne fait partie des personnages du récit et il se présente à la première personne (du singulier ou du pluriel). Ses pensées et ses émotions sont intégrées au récit. L’histoire qu’il raconte le concerne personnellement.
– Le narrateur externe n’est pas un personnage du récit. Il raconte à la troisième personne et ne connaît des personnages que ce qui peut se voir de l’extérieur. L’histoire qu’il raconte est celle de quelqu’un d’autre que lui.
– Le narrateur omniscient est celui qui en sait le plus. Il a accès aux pensées et aux émotions de ses personnages. Il délivre des détails précis sur le passé et l’avenir.

Maintenant que vous avez lu ce plagiat (comment ai-je pu… je me dégoûte), sachez que c’est de la merde.

Plutôt que de parler de typologie de narrateur, il faut parler de narration. Et sur ce sujet, après des heures de recherches, au milieu des « hey mais j’ai pas déjà lu ça quelque part ? », « ok mais des exemples seraient appréciés », « déjà lu, déjà lu, redondant, redondant » etc. j’ai finalement trouvé un blog où tout est parfaitement bien expliqué, décrit, démontré.

Bonjour Stéphane Arnier, vous avez une nouvelle fan.

Je ne vais clairement pas me lancer moi-même sur ce sujet, au risque de le paraphraser (et puis rendons à Stéphane ce qui appartient à Stéphane) mais plutôt vous indiquer le chemin (ou l’URL) vers ses meilleurs articles sur le sujet.

Lire sa série « choisir sa narration » :

(Et foi d’obsédée de la recherche, ses articles sont les meilleurs dans ce domaine! En plus il vient de les rafraîchir version 2022, alors foncez!)

« En discutant avec des comparses auteurs, je me rends compte que la plupart ne choisissent pas vraiment leur narration : c’est un peu au feeling, ou par goût personnel. Idem quand on cherche sur le web : il est aisé de trouver des articles sur les différentes narrations existantes, mais il est beaucoup plus compliqué de trouver des conseils concrets et objectifs pour CHOISIR un type de narration plutôt qu’un autre. Quand j’ai débuté dans l’écriture, il m’a fallu me procurer des ouvrages spécialisés pour obtenir des informations vraiment utiles… et donc je me propose d’essayer de t’éclairer un peu.
Vaste programme. »

Stéphane Arnier

Bien évidemment, je vous invite à aller voir tout son blog (dramaturgie, narration, styles, personnages, tout y est bon !)

Sur ce …

Je retourne à mon casse-tête : à la recherche du narrateur omniscient, narration fortement utilisée, mais qui se meurt au XXIème siècle au profit de la narration focalisée (d’ailleurs, #FanPower, si comme moi vous hésitez désormais entre les deux, Stéphane nous facilite la tâche en pointant les avantages et faiblesses de chaque dans cet article).

Bien que, je dis ça, mais la narration à la première personne au passé, qui devait être juste un test, au final, m’a suivi durant trois manuscrits…