L’Amour, pierre angulaire d’un récit
L’Amour, pierre angulaire d’un récit

L’Amour, pierre angulaire d’un récit

Question : Peut-on créer une fiction avec des personnages, des aventures, mais aucune intrigue amoureuse sous-jacente à développer ?

Réponse : oui, bien sûr, en fiction, tout est permis.
Ma réponse : Alors oui, mais heu… non ? S’il vous please ? Can’t live without loooooove.

C’est le morceau de sucre qui aide la médecine à…

Bah oui, un peu de magie merde !

Dans tous les romans que je peux lire (même si je suis la première à dire que je lis trop peu), j’attends toujours un peu de magie, de papillons dans le ventre. Mon cynisme quotidien disparait alors totalement entre les lignes. Peu importe l’histoire, je ne peux m’empêcher, dès les premières pages, de rechercher un indice. J’espère un sourire en coin, un regard profond, tout ce qui pourrait m’indiquer que l’amour arrive. Fin heureuse ou fin triste, peu m’importe, tant que ça s’enflamme dans des déclarations et que ça s’enlace à s’en faire péter le palpitant.

Chacun son truc, j’en conviens. Le mien, c’est ça.

Si je ne suis pas une fan de romance à proprement parlé, car mon cynisme se heurte à la mièvrerie (grosse allergie même), je recherche toujours cette part de magie dans les histoires. Parce qu’il n’y a pas plus complexe que les relations amoureuses, et que leurs intrigues relèvent souvent de l’arrachage de cheveux (#GrosKif).

Plus un personnage galère dans sa vie amoureuse, ponctué de « non mais » et de « oui mais », plus je fais défiler les pages comme une héroïnomane en quête de sa dose de prise de tête, de mélancolie et de cœur brisé.

La romance dans une histoire, en particulier lorsque celle-ci est manipulée par les intrigues ou vouée à un destin funeste, donne du sel à l’histoire.

Happy End ?

Pas forcément. En tout cas pas toujours, tout dépend du contexte. Les romances alambiquées, dans la vie réelle, se finissent rarement bien. Pourquoi le feraient-elles dans les livres ? Pour renforcer la magie ? C’est un argument valable, mais qui met de côté tous les éléments de morale ou d’évolution du personnage.

Une histoire tordue, sordide, compliquée, peu importe, nous apprend toujours une leçon ou nous fait évoluer.

C’est là où une fin réaliste me transcende : quand l’on fait passer, avec raison, l’équilibre du personnage avant la relation. Alors, oui, c’est bien beau les papillons, mais si la relation est un frein pour tout le reste (toi et moi contre le monde), n’est-ce pas un peu trop irréaliste ?

Pour ne donner que l’exemple de la fin parfaite de Jane Eyre (si vous ne l’avez pas compris, c’est une de mes histoires préférées) : Celle-ci se barre devant le bordel de la vie de Rochester parce que merde, too much shit, dude. Elle va refaire sa vie ailleurs, réussit les challenges de trouver une maison et un travail honnête, et de se faire des amis. Elle gagne son indépendance (financière, très important pour l’époque).

Ce n’est qu’une fois que sa vie est stable, complète, que Jane retourne vers Edward. Lui, en mauvais état, ne peut plus vraiment jouer les protecteurs paternalistes mais en même temps ce n’est pas ça qu’on lui demande. Jane veut un compagnon, avec une personnalité et une belle âme, ce qu’il est dès le départ sans mettre l’emphase dessus.

Fin parfaite.

Vive les relations saines

Dans la littérature « romantique » actuelle, surtout la bit-lit, le héros (vampire, hétéro, galant, charismatique à faire passer Alain Delon jeune pour un client de pub bourré un samedi soir) est trop souvent un sale petit con prétentieux, un héros Byronien ou carrément un pervers narcissique. Et ne parlons pas de l’héroïne, personnage principal, qui a clairement les moyens de se débrouiller toute seule, mais qui se laisse emballer par son amourette, au point de se muer en victime.

Pourquoi n’enverrait-elle pas péter son vampire autoritaire (et soit-disant parfait) pour évoluer seule ? Dans les histoires où elle se découvre des pouvoirs, on est bien d’accord, elle n’a pas vraiment besoin d’être protégée sans arrêt par un jaloux maladif à la peau diaphane ?

Vous l’aurez compris, je râle souvent en lisant ces histoires, ponctuant les pages de « mais nooooooooon », et de « mais quelle cooooonne ».

Nous sommes au XXIe siècle, en pleine révolution féministe, ce serait pas mal d’avoir de vraies héroïnes, amoureuses, tenaces, autonomes et fortes. Déconstruisons les codes ! Si elle a les moyens de se battre contre une troupe de sorcières en furie, faites que l’héroïne soit épaulée, soutenue et guidée par son cher et tendre. Laissez-lui de la place pour exprimer son potentiel.

N’est-ce pas ça, une relation saine : soutient et compréhension, croyance et confiance en l’autre ?

Remettons le romantisme à sa place : « Je t’aime. Maintenant, file défoncer à grand coup de pelle cette armée de zombie, comme je sais que tu peux le faire. »

#CoeurCoeurLove